Bibliothèque des Conservatoire et Jardin Botaniques 16.01.2025
Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève – visite de la Bibliothèque
Jeudi 16 janvier 2025, rendez-vous à l’avant du bâtiment de la bibliothèque, 1 chemin de l’Impératrice, tout en haut des jardins. Nous sommes neuf et il fait froid.
La visite est organisée par notre ami Michel Gorin, retraité de la très belle profession d’enseignement du métier de bibliothécaire et d’archiviste. Son ami et ancien élève Pierre Boillat va nous guider durant une heure et demie au pays des « Trésors de l’illustration botanique : XVe– XIXe siècles » Pierre est bibliothécaire principal de cette magnifique institution qu’est le Conservatoire et Jardins Botaniques de la Ville de Genève. Il est aussi et surtout absolument passionné par le monde qu’il gouverne et qu’il va nous faire découvrir.
Enfin, la visite est également placée – bien que cela ne soit pas explicitement dit – sous le haut patronage du défunt et génial Augustin-Pyramus de Candolle (1778-1841), l’un des pères fondateurs de la tradition botanique genevoise, sous l’instigation duquel, entre autres, le Jardin botanique a été créé en 1817.
Notre petit groupe va donc passer de livre en livre, un peu plus d’une quinzaine, dont chacun fait l’objet d’un commentaire utile de notre accompagnateur. Tous ces livres sont rares et ont une immense valeur (entre autres) historique, scientifique et esthétique.
Aller du plus ancien (XVe siècle) au plus récent (XIXe siècle) permet de saisir bien des choses. En premier lieu, l’évolution de notre regard sur les plantes durant cette période, de l’usage de la plante à des fins médicinales que l’on connaissait très bien, mais sans forcément savoir comment cela « fonctionne », à la naissance et au développement de la pensée scientifique, qui cherche à décrire et comprendre ce monde des plantes immensément complexe (on est d’ailleurs très loin d’en avoir fini).
En second lieu, l’évolution de l’illustration botanique, thème de notre visite. Et là, nous sommes littéralement émerveillés. Que de trésors, que d’images magnifiques, aussi bien les premières que nous voyons, en noir et blanc, faites au moyen de la gravure sur bois, relativement simples et souvent imprécises (selon le regard actuel), que les secondes, où l’image devient plus fine, l’approche scientifique l’exige. La gravure sur métal puis la lithographie (dessin sur pierre) vont permettre ces progrès.
Et puis, en filigrane de ce voyage, il y a ces artistes à la maîtrise prodigieuse qui jours après jours, mois après mois gravent leur bois et leur plaque donnant à l’image qu’ils travaillent l’allure qu’il faut, de plus en plus précise comme en rend compte l’incroyable rendu des ombres.
Etonnement et respect : la durée dans laquelle ces images sont créées est celle de la patience, de la lenteur, et aussi d’une certaine humilité, nécessaires pour accepter que tout cela prend du temps. Le contraire de la micro-durée excitée qui, par les temps qui courent, ne cesse de nous solliciter. Nous ressortons tous enrichis, étonnés et admiratifs, de ce magnifique moment.
Fin de la visite, remerciements chaleureux à notre guide. Il est bientôt une heure, le moment est venu de se restaurer. L’ami Michel a réservé pour nous une table et un menu à l’Hôtel Eden. L’endroit est confortable et accueillant, les plats et les vins tout-à-fait agréables. Et surtout, l’ambiance est à l’amitié. Jean-Paul surprend tout le monde avec un gag désopilant (chasses-la !) et Claude avec quelques phrases cocasses (l’oie niche bas…).
Un chaleureux merci à Michel pour l’organisation de ce magnifique moment.
Antoine