Jardin Botanique 06.05.2021
Visite du Jardin Botanique de Genève
Jeudi 6 mai 2021, rendez-vous sur place à 10h00 pour une visite dudit jardin, organisée par nos amis Jean-Pierre Mathey et Jean-Paul Barthélémy – décidément très créatifs ces jours-ci. 14 membres se sont inscrits, un véritable record, compte tenu de la météo pas très favorable.
La visite est placée sous la houlette de Bernard Louis Reymond, guide bénévole, 85 ans, bon pied bon œil, membre de l’Association des Amis du Jardin Botanique de Genève. Elle commence par un bref exposé historique du guide sur l’origine du Jardin. Pour résumer, citons Patrick Bungener, collaborateur scientifique aux Conservatoire et Jardin botaniques de Genève, qui répond le 06.03.2019 à la question d’un citoyen intéressé :
« Le Jardin botanique a été créé en 1817 sous l’instigation du botaniste genevois Augustin-Pyramus de Candolle (1778-1841) et fondé à l’emplacement actuel du Parc des Bastions. En 1824, le Conservatoire botanique est créé. En 1904, en raison du manque de place aux Bastions et sous le nom des Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève (CJBG), l’institution déménage à son emplacement actuel au lieu-dit « La Console », à côté des bâtiments du Bureau international du travail (aujourd’hui l’OMC) avec un nouveau bâtiment à toit plat servant de Conservatoire pour abriter les collections. En 1974, les CJBG s’agrandissent encore de l’autre côté de la route Suisse dans de nouveaux bâtiments construits par l’architecte Jean-Marc Lamunière (1925-2015) ».
Les membres de l’Amicale, répartis en rond de sorcière autour du guide à l’abri d’un de ces grands arbres qui font la richesse du lieu, prennent note de ces informations, tout en s’interrogeant sur la météo qui est en train de se gâter (le repas de midi sera-t-il maintenu ?).
Puis, en route vers la grande serre tempérée et sa collection de cactus et de plantes grasses, on remarque la magnifique allée de platanes qui mène au haut du jardin (juste sous la voie de chemin de fer). Cinq arbres en tout, dont l’âge est estimé à environ 300 ans. Ils ont été plantés là avant que le Jardin Botanique n’emménage sur ces terres (l’ancienne propriété Revillod).
La serre tempérée nous met provisoirement à l’abri de la pluie naissante et nous donne à voir, en premier lieu, ces plantes qui poussent en Amérique du Nord (désert d’Arizona, Californie, etc.). Leur milieu naturel est caractérisé par un manque d’eau durant la plus grande partie de l’année. Quelles stratégies ces plantes ont-elles mises en place pour survivre ? Eh bien, par exemple, leurs feuilles (en fait les aiguilles) offrent très peu de surface, ce qui permet de réduire l’évaporation due à la chaleur.
Ou encore, elles ont développé un système racinaire qui permet un stockage très efficace de l’eau. De plus, leurs parties charnues – on parle de plante grasse – leur permettent de résister de longs mois à la sécheresse. En Afrique, des plantes d’espèces différentes ont mis en œuvre des stratégies absolument semblables. Inutile de dire qu’elles ignorent tout de l’existence de leurs homologues américaines. Une fois de plus, les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Certains de nos amis, à l’instar de Claude Martens, profitent de l’endroit pour s’assoir sur un petit banc accueillant. D’autres, comme notre ami Jean-Paul, éternel fureteur, parcourent les étages supérieurs de la serre. On ne peut le rater – toujours sa veste jaune pétard. Je le suis pour prendre quelques photos. Vue d’en haut, l’équipe fait penser à quelques explorateurs perdus dans le fin-fond de je ne sais quelle jungle.
Retour au froid et à la pluie, à travers le jardin ethnobotanique, qui offre au visiteur une panoplie impressionnante de plantes utilisées par l’homme à des fins diverse durant son évolution : plantes alimentaires, médicinales ; plantes utiles à l’artisanat (teintures, résines, etc.) ou encore plantes toxiques, pour entrer en contact avec les dieux ou empoisonner son voisin. A ce moment, Jean-Pierre annonce que, compte tenu de la dégradation du temps (il pleut et fait froid), le repas en terrasse a été annulé mais l’apéro est maintenu. Une mauvaise et une bonne nouvelle. Autant regarder le verre à moitié plein. Et puis, on ne sait jamais, le temps et l’humeur des visiteurs sont variables.
La suite (et fin) de la visite se déroule dans l’une des serres tropicales qui se trouvent au haut du jardin. Restaurée en profondeur dans les années 1980, elle est en bien meilleur état que la précédente qui souffre manifestement de corrosion. Ici, c’est le règne de plantes lointaines mais souvent connues pour leur fruit (papaye ou café par exemple). On y voit également de spectaculaires fougères arborescentes. A nouveau un petit banc, sollicité par certains.
Deux heures de visite, pour l’essentiel debout et en marchant peu, c’est beaucoup demander à des dos qui ont quelques décennies au compteur. D’autant plus que la météo ne s’améliore pas. Ces jardins sont magnifiques et riches d’enseignement. Les passionnés ne manqueront pas d’y revenir.
Il est temps de passer à l’apéro. Moment convivial où l’on retrouve cette ambiance chaleureuse qui caractérise l’Amicale. Quelques bouteilles de chasselas du domaine des Gondettes (Rampe de Choully / Satigny) et des chips suffisent à nous rendre heureux. La visite est officiellement terminée, mais certains décident envers et contre tout de poursuivre avec le repas du jour, auquel notre guide est cordialement invité. Tant qu’à faire, si c’est pour continuer d’avoir froid, autant le faire en mangeant !
Un chaleureux merci à nos organisateurs et à notre guide pour ce bon moment.
Antoine