TPG, 30.01.2020
Visite guidée au dépôt des Transport Publics Genevois (TPG) au Bachet-de-Pesay
Le jeudi 30 janvier 2020, nous nous retrouvons peu avant 10h00 à la réception dudit dépôt. Nous, c’est-à-dire 12 membres de l’Amicale qui se réjouissent tous de découvrir ce lieu et passer un bon moment ensemble. Le dépôt, un vaste bâtiment moderne, quatre étages en sous-sol, trois en surface, a été mis en service en 1992.
Quelques modestes obstacles administratifs à franchir et nous voilà tous munis d’un badge, prêts pour la visite. Notre guide est ingénieur en mécanique de profession et engagé comme expert aux TPG. Passionné par son métier il répondra, durant deux heures, à toutes nos questions – elles sont nombreuses et variées – de manière très professionnelle, précise et sans hésitation.
Avant toute chose, quelques chiffres : pas loin de 2’000 personnes travaillent aux TPG, dont 1’200 sont affectées à la conduite des véhicules. Le parc est composé de 117 tramways, 250 bus et 100 trolleybus. En sus du dépôt où nous sommes et de l’ancien dépôt de la Jonction, les TPG vont bientôt prendre possession du nouveau dépôt En Chardon (route de Meyrin). Par ailleurs, environ 310 collaborateurs polyvalents travaillent aux ateliers de maintenance, réputés dans le monde des transports publics pour leur très haut niveau de compétence. Un chiffre dit tout cela : la proportion de véhicules immobilisés pour raison de maintenance n’est que de 7%, un niveau exceptionnellement bas. Dit autrement : 93% du parc est constamment disponible pour le service.
La visite commence par l’étage où les tramways quittent le dépôt lors de la prise de service. L’espace, sombre, est très vaste, ce qui est nécessaire en raison de la taille et du nombre de véhicules qu’il faut héberger aux heures de repos. Le lieu est par ailleurs suffisamment haut de plafond pour permettre le levage des véhicules lors de certains travaux d’entretien. Trois autres étages semblables à celui-ci occupent le sous-sol. A cet étage se trouve le bureau où vont chauffeurs avant la prise de service.
Un peu plus loin s’active une machine impressionnante dont la fonction est de redonner une forme correcte aux roues des tramways, régulièrement usées par les milliers de kilomètres effectués chaque semaine. Afin de permettre à la machine de meuler les roues par en-dessous, le tramway est levé par une douzaine de petits élévateurs (d’une capacité de levage de 10 tonnes chacun). C’est l’occasion pour notre ami Alexandre, toujours émerveillé par l’ingéniosité des hommes, de s’extasier devant la puissance développée par chacune de ces petites colonnes. Et effectivement, c’est impressionnant ! Le travail de redressage des roues est supervisé par deux spécialistes – qui font également bon accueil à nos questions.
La visite continue et nous nous dirigeons vers les étages supérieurs où se trouvent les différents ateliers de réparation. Petit moment de nostalgie lorsque nous passons devant quelques très vieux tramways, dont certains sont en cours de restauration. L’un d’entre eux, particulière âgé, laisse voir sa structure en bois et nous rappelle le temps où les métiers du bois étaient fortement mis à contribution dans ce domaine.
L’atelier où sont effectués les réparations et les changements de bogies (les chariots sur lesquels sont montées les essieux et les roues des tramways) est particulièrement impressionnant. Alors qu’un jour suffit pour changer la roue des tramways les plus anciens encore en circulation, il faut une semaine pour les plus récents. Comme partout, beaucoup de choses deviennent plus compliquées et plus lourdes !
La menuiserie est fermée, hélas ! Nous passons en fin de visite devant le stock des pièces détachées. 10 millions de pièces sont conservées dans ces entrepôts. Mais cela ne suffit pas toujours, comme en témoigne au même étage un tram en attente de réparation. Sa cabine a été atomisée par un poids lourd il y a de cela quelques mois. La rareté de ce type d’accident et le coût très élevé de ces cabines s’expliquent parce qu’il n’y en avait pas en stock au moment de l’accident. Il a donc fallu en commander une. Résultat, ce tram aura été immobilisé dix mois en tout.
Cette visite nous a laissé percevoir un peu de la complexité de l’organisation des transports publics à Genève. Elle nous a aussi donné une idée de la très grande diversité des métiers, des compétences et des techniques nécessaires pour que le système fonctionne. Nous remercions chaleureusement notre guide et prenons le chemin du restaurant (The HUB) pour un apéro et un repas « bien mérité ». C’est l’occasion, une fois encore, de passer un bon moment ensemble et de remercier notre ami Jean-Pierre pour l’excellence de son organisation.
Antoine