Visite du Musée Gruérien, 19.08.2016
A 8 heures 15… au parking des Libellules à Vernier, nous sommes onze gais lurons de l’Amicale prêts à embarquer dans le superbe bus de la maison Genève-Tours.
En effet, malheureusement nous ne sommes que onze à vouloir partager cette journée extrêmement sportive qui va nous réserver une grande surprise.
Etaient présents notre organisateur Jean-Pierre Decorzent ainsi que nos amis Armand, Alain, Louis-Jean, Jean-Paul, Alex, Paul, Christian, Claudi, Marc et votre moniteur Werner.
Le chauffeur du car, en l’occurrence fort sympathique, coiffé d’une chevelure flamboyante pris la route en direction de Lausanne puis de Vevey quand soudainement des voix s’élèvent dans l’habitacle. « C’est quand l’arrêt café-croissant ? » Pas du tout surpris Jean-Pierre répliqua rapidement : « A l’aire de repos de Lavaux sur la corniche du même nom ».
Cette première partie du voyage s’est très bien déroulée. Chacun d’entre nous a eu l’occasion de raconter quelques bonnes histoires. Nous étions très heureux de nous retrouver avant la saison gymnique.
Sur l’aire de repos notre chauffeur trouva la place idéale pour le parcage de notre bus juste devant l’entrée du restauroute. Cet emplacement idéalement situé permis aux accompagnants d’immortaliser le paysage magnifique et le panorama idyllique qui s’offrait à leurs yeux dans leurs smartphones, leurs tablettes et leurs appareils photos. Située au-dessus de Vevey et de Montreux, la Corniche Lémanique est une référence touristique de la Suisse.
Enfin à l’intérieur du restoroute, quelques appétits furent rassasiés en dégustant d’excellentes viennoiseries, des croissants et boissons diverses. Nous repartons ensuite en direction de la Gruyère et plus précisément à Bulle, chef-lieu de la région, pour visiter un musée hors du commun.
Il se nomme « Musée Gruérien et Bibliothèque de Bulle ». Les chefs incontestés de cette visite surprise et son organisation sont Martial et Jean-Pierre, amis de longue date. Ce sacré Jean-Pierre a toujours une idée cachée sous son traditionnel chapeau et je ne peux que le féliciter ainsi que son ami Martial de nous faire découvrir ce musée.
Arrivés sur place, on s’aperçu que l’organisation de la visite était prévue de belle lurette car une guide nous accueillis avec grand sourire et nous rassembla pour nous raconter l’histoire de la Gruyère et de ses Comtes.
Nous descendons les escaliers et nous retrouvant devant un imposant char des alpages teinté de bleu pétant, soit disant pour éloigner les mouches et insectes de tout genre. Ce char est garni et achalandé d’objets et matériels utilisés à l’alpage mais surtout destiné à la fabrication du fromage pendant la saison estivale. Ensuite la guide nous donne un aperçu de l’histoire du musée. C’est au début du siècle dernier que le savant et écrivain fribourgeois Victor Tissot a légué toute sa fortune à la ville de Bulle en lui demandant que cela serve à l’aménagement d’un musée et d’une bibliothèque.
Nous admirons tous l’imposante collection de ce musée qui comprend entre autres des meubles anciens du pays, des objets d’usage courant richement décorés, des toiles inspirées de motifs religieux, des statues et des « Poyas » c’est-à-dire des représentations de montées du bétail à l’alpage, peintes sur divers matériaux. On peut ainsi revivre toute l’histoire des gruériens depuis les temps les plus anciens.
Les responsables du musée ont par ailleurs consacré plus de 1500 m2 de surfaces d’exposition pour la reconstruction de locaux d’habitation et leurs travaux habituels et traditionnels. A l’intérieur on y trouve notamment des Armaillis, pâtres des alpages fribourgeois en train de fabriquer le fromage selon les méthodes ancestrales. Le musée possède également une collection de tableaux de maîtres suisses, italiens et français tel que Liotard, Courbet, Vallotton. L’un des tableaux a attiré toute mon attention, il fait revivre de manière tellement naturelle l’incendie qui ravagea la ville de Bulle en 1805 qui fut entièrement détruite du fait que les toits des habitations étaient tous recouverts de tavillons de bois et très proches l’une de l’autre.
En fin de visite, notre guide nous fit un superbe exposé historique sur la ville de Bulle et des Comtes de Gruyère. A la fin des années 1970, de nombreux vestiges de peuplement très anciens furent mis à jour pendant la construction de l’autoroute. On en a conclu que la Gruyère était déjà habité quelques 12000 ans avant notre ère, le premier document y faisant mention datant du milieu du IXème siècle.
Au bas Moyen-âge et au début des temps modernes, le contrôle des poids et mesures était l’une des principales taches des autorités. Il existait des mesures pour les céréales sur la Grande Place de la petite vile de la Gruyère. L’utilisation frauduleuse de mesures falsifiées était considérée à l’époque comme un crime et en conséquence sévèrement puni. Les unités de mesures officielles étaient exposées dans les lieux publics.
L’autorité sur la ville avait toujours été exercée conjointement par le Comte de Gruyère et l’Evêque de Lausanne. Au XIIIème siècle, les Comtes de Gruyère passèrent sous la souveraineté des Comtes de Savoie bien qu’ils eussent pu garder leurs domaines. Mais alors, pour compléter le territoire romand il ne manque que le Comté de Gruyère, jusque là pays rallié à la Confédération !
Les Bernois et les Fribourgeois prêtent encore et encore de l’argent au Comte Michel de Gruyère tant et si bien qu’en 1555 la diète fédérale déclare la faillite de ce dernier de sorte qu’ils peuvent s’approprier le partage de ses terres. Selon le langage de cette époque, l’ours bernois a fait cuire la grue fribourgeoise dans le chaudron fribourgeois !
Notre guide nous a aussi conté l’histoire d’une importante personnalité en Gruyère, il s’agit de l’Abbé Joseph Bovet (1879-1951), grand compositeur, chanteur, directeur de chorale et promoteur de chants populaires en Suisse, père de la Chorale Gruèrienne très courtisée en Suisse et à l’étranger.
Ce fut une belle visite, passionnante et extrêmement intéressante, ponctuée d’un apéro fribourgeois traditionnel composé de petits carrés de fromage et petites flûtes au beurre légèrement salées, une grande spécialité de Bulle ainsi que d’excellents vins rouge et blanc de la région mais aussi d’un jus de pommes pour le chauffeur ! Tout cela servi par une dame fribourgeoise dans son costume traditionnel.
A la sortie du musée quelques photos pour immortaliser la vivacité du groupe de gymnastes proches de l’EMS ! Oh, je vous prie de m’excuser, ce n’est pas exactement ce que je voulais dire ! Bref, il est temps de remonter dans notre bus, la montée vers l’alpage nous promets encore de bons souvenirs. Nous prenons la route en direction du Moléson et après quelques kilomètres nous nous arrêtons sur un petit parking devant un chemin forestier. « Tout le monde descend » insiste Jean-Pierre, la suite à pedibus !
Nous nous trouvons sur un chemin très confortable, arborisé des deux côtés, où le soleil a un peu de peine à pénétrer. Mais il est un peu raide, ce sacré chemin ! Ca grimpe, ça grimpe ! Quelques-uns ont un peu de peine à suivre les premiers du groupe mais peu importe, l’essentiel est de parvenir au but ! C’est tout un programme cette super ballade qui va nous occuper entre 20 et 30 minutes.
Le but ? Une super buvette d’alpage qui se nomme « Mongeron ». Nous y parvenons un peu tous essoufflés à ce grand chalet d’alpage qui a fière allure avec sa terrasse agréablement fleurie dont la structure repose sur de très gros rondins de bois plantés dans le sol. Et afin d’agrémenter le confort des convives, quelques parasols tendus au-dessus de nos têtes nous protège du soleil. Cette très belle terrasse peut contenir une trentaine de personnes et déjà un grand nombre y sont installés mais pas de panique, tout est organisé et nos places sont réservées.
Voilà, nous sommes installés. Oh mais quel panorama splendide ! Tout autour de nous à 360° se présente à nos yeux de splendides alpages où broutent de beaux spécimens de la race bovine. Tout au loin nous apercevons des petites villes et villages comme Broc, Epagny, Gruyère et son magnifique château ainsi que les Préalpes qui nous entourent avec le Moléson et les Deux Vanils.
Nous sommes assis autour de deux grandes tables agréablement dressées et c’est le moment fatidique de passer à l’apéro. Nous sommes servis par sa Majesté Marcel, le patron, et son épouse. Les maîtres des lieux nous servent le vin blanc, le vin rouge et de l’eau minérale afin d’étancher quelque peu une soif tenace devenant insupportable.
Déjà de retour vers nos tables, Marcel tiens dans ses mains des assiettes garnies de superbes tranches de jambon de campagne, du saucisson du pays et quelques condiments qui rien qu’en les regardant apaisent un tantinet notre appétit.
« Mais que désirez-vous pour la suite ? » demande Jean-Pierre. Ca se mijote déjà dans nos pensées, ça sera la fondue au fromage, déclinée de deux façons, l’une moitié-moitié et l’autre, la Gruérienne au vacherin ! Mais d’abord santé !!
Arrivent nos sept fondues au vacherin et cinq moité-moitié ainsi qu’une assiette de pâtes maison pour notre ami Alex, la fondue lui étant incompatible. Tout ce monde d’affamés se régale tellement que le restant des pâtes qu’Alex n’a pu finir se retrouve dans le reste du caquelon au vacherin.
L’ambiance est à son comble, le repas tire à sa fin, toutes les bouteilles vidées de leur excellent breuvage d’une délicatesse avérée, tout cela a fortement contribué à rendre la deuxième partie de notre journée encore plus joyeuse
Et comme toutes les bonnes choses ont une fin, nous devons maintenant prendre le chemin du retour. Pour certains ce retour par ce chemin forestier est devenu un peu pénible pour rejoindre notre bus stationné depuis quelques heures au pied des alpages.
Le compte est bon, tout le monde est là et pour certains quelques courbatures se ressentent. Est-ce normal pour les athlètes chevronnés que nous avons au sein de l’Amicale ?! Nous voilà bien installés pour partir direction Marsens ou nous descendons sur la place du village devant une fromagerie dont l’adresse nous a été donnée par Martial, l’enfant du pays. L’échoppe de la fromagerie est magnifique, achalandée d’un nombre incalculable de sortes de fromages de la région mais aussi d’autres contrées. Une partie du groupe a acheté du vacherin fribourgeois et du mélange fondue en portion sous vide pour une longue conservation. A déguster lors des longues soirées hivernales.
La place centrale de Marsens entourée de belles maisons campagnardes dont les balcons sont merveilleusement fleuris valent la peine d’être immortalisés dans les « boîtes noires ». C’est le moment où nous devons nous séparer de Martial Vionet, le régional de l’étape, en le remerciant chaleureusement pour sa participation à l’organisation de cette journée en Gruyère et les bons moments passés ensemble.
Et voilà, c’est reparti, le bus reprend la direction de Lausanne, puis de Genève. Une fois de plus cette mémorable sortie de l’Amicale des Anciens de la FSG Plainpalais, organisée à la perfection par le Responsable de la Commission Loisirs a été une réussite totale. Je tiens encore à remercier Jean-Pierre de nous avoir faire (re)découvrir cette formidable contrée qu’est la Gruyère ainsi que son musée et ses coutumes.
Nous parvenons sans encombres jusqu’au parking des Libellules à Vernier où se termine cette sublime ballade. L’amitié entre nous a prédominé lors de cette magnifique journée ensoleillée qui restera non seulement gravée dans nos mémoires mais aussi dans nos cœurs.
Werner